Thème central

Les 16 jours d'activisme ont lieu chaque année du 25.11 au 10.12. En 2024, avec le thème « Riposter et se reconstruire après les violences », nous espérons visibiliser les parcours de reconstruction des victimes de violence sans oublier la responsabilité collective.

En 2023, la campagne avait été menée sous le slogan « Lumière sur une violence invisible ! » afin de visibiliser la violence psychologique.

Plus de 40% des femmes en Europe sont concernées par des expériences de violence psychologique. 20% des femmes ont été stalkées au moins une fois dans leur vie. Les structures patriarcales, la dévalorisation des femmes et les rapports de pouvoir inégaux constituent le terreau de cette violence. Ces rapports sociaux conduisent en outre à la banalisation de la violence basée sur le genre.

Insultes, humiliations, menaces, hurlements, harcèlement, intimidations, menaces de mort, culpabilisation, interdictions et contrôle : autant de formes de violence psychologique. Elle est souvent subtile et invisible de l'extérieur. Elle peut avoir des conséquences graves pour les personnes concernées et mettre leur vie en danger. La violence psychologique s'inscrit souvent dans la spirale de la violence domestique. La plupart du temps, seul le soutien de spécialistes permet de briser cette spirale.

Engageons-nous ensemble pour une société sans violence et faisons la lumière sur une violence invisible.

Les conventions internationales obligent à une plus grande protection contre la violence basée sur le genre

Le 1er avril 2018, la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique (Convention d'Istanbul) est entrée en vigueur en Suisse. La convention demande à la Suisse de prendre des mesures globales et non discriminatoires dans le domaine de la prévention de la violence et de la protection des personnes victimes de violence. La CDPH (Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées) exige également des mesures accessibles et non discriminatoires pour protéger les personnes handicapées victimes de violence. Pourtant, la Suisse ne met pas à disposition des ressources suffisantes pour la lutte contre différentes formes de violence - cela concerne également les formes de violence psychique.

La violence psychologique est souvent invisible et subtile

La violence psychologique peut survenir partout et dans toutes les couches de la société : à la maison, dans le couple, au travail, à l'école ou dans d'autres institutions. La violence psychologique vise à attaquer les émotions, les pensées, la confiance et l'estime de soi d'une personne.

La violence psychologique comprend des actes de violence tels que les insultes, les humiliations, les menaces, les hurlements, le harcèlement, l'intimidation, les menaces de mort, la culpabilisation, le comportement jaloux, les interdictions et le contrôle. On peut également distinguer la violence sociale (par exemple le contrôle ou l'interdiction des contacts familiaux et extérieurs, l'isolement et la mise sous tutelle) et la violence économique (par exemple la confiscation du salaire et des biens, le travail forcé ou l'interdiction de travailler). La violence psychologique peut être une forme de violence domestique.

La violence psychologique est étroitement liée aux discriminations sociales. Pour lutter contre la violence liée au genre, il faut également éliminer le racisme, le sexisme, la transphobie, l'homophobie, le validisme (discrimination envers les personnes handicapées), le classisme, l'âgisme (discrimination liée à l'âge) et d'autres formes d'oppression.

Il faut nommer la composante relative au genre des actes de violence et la condamner en tant que violence patriarcale ou violence masculine. Si la dimension de genre est ignorée, un aspect central de la violence faites à l’égard des personnes victimes de sexisme est rendu invisible.

Afin de prévenir et lutter contre la violence psychologique, nous revendiquons : 

• l’inscription au Code pénal d’une infraction spécifique au ​​harcèlement obsessionnel (stalking) et des mesures garantissant que les incidents de violence psychologique en ligne et hors ligne puissent faire l'objet d'enquêtes, de poursuites et de sanctions. 

• l’accès et l’accompagnement garantis des centres d’aide aux victimes et autres services spécialisés pour les victimes de violences psychologiques. 

• ​​​des mesures de formation et de sensibilisation sur la violence psychologique et un approche centrée sur la victime. 

• la collecte de données intersectionnelles et des études de victimation afin de développer la recherche ainsi que des mesures efficaces. 

• des mesures minimisant le risque de victimisation secondaire et/ou tertiaire tenant compte que les procédures judiciaires peuvent provoquer des atteintes à la santé psychique des victimes. 

De façon générale, nous revendiquons :

• une amélioration du droit de séjour pour les victimes de violence domestique en adaptant la loi sur les étrangers et l’intégration et une possibilité de séjour indépendante du mariage pour toutes les victimes après une séparation. 

• Une amélioration de la protection contre les violences au travail en renforçant la responsabilité de employeur∙euses, la sensibilisation au personnel, et la mise en place de procédure claires. 

• des mesures de sensibilisation des professionnel∙les aux différentes formes de violence et de discrimination. 

• un soutien inclusif et accessible pour les personnes victimes de violence. 

• un financement couvrant les coûts de l’aide aux victimes, des services de conseil et des centres d’accueil. 

• une couverture médiatique responsable et correcte. 

• une mise en œuvre conséquente de la Convention d'Istanbul. 

• l'égalité sociale et politique de tous les genres.